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DES ESSAIS POUR DES VIES RESPIRABLES

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Résumé

Comment respirer dans un monde qui déborde ?

Si nous sommes beaucoup à nous sentir épuisé·es, à ressentir le besoin de ralentir sans jamais y parvenir, c’est peut-être parce que nous sommes encombré·es : d’objets, d’injonctions, d’urgences, d’informations, de bruits, de choses à faire...

Cette accumulation nous étouffe.

Face à cet encombrement, aussi bien matériel que psychique, les méthodes de rangement ne suffisent pas. Car elles n’en interrogent pas les causes profondes, inscrites dans une culture qui valorise la consommation, l’accélération et la performance permanente.

Avec Faire de la place, Karine Sahler nous montre comment enfin ouvrir un espace dans nos têtes et dans nos vies.

Autrice

  • Karine Sahler

    Karine Sahler (Autrice)

    Agrégée de géographie, Karine Sahler a enseigné dix ans et codirigé une compagnie de théâtre engagé. Passionnée par les pédagogies émancipatrices, elle explore aujourd’hui d’autres formes de partage, à travers l’écriture, des arpentages et des ateliers collectifs. Elle vit avec ses deux enfants dans un village du Cher.

Revue de presse

  • « Cet essai remet en question ce qui est devenu le fondement de notre société – consommation, accélération et performance permanente –, et montre comment ouvrir de l’espace dans nos têtes et dans nos vies. »

    Cerveau & Santé

  • « Dans Faire de la place, un essai revigorant et bien plus politique qu’il n’y paraît, l’autrice Karine Sahler propose une voie pour retrouver de l’espace mental et politique. »

    Marie Claire

  • « On aime ce texte engagé et concret qui invite à ralentir et faire le tri – matériel et spirituel – pour retrouver clarté d ’ esprit et vraie liberté. Pour respirer enfin. »

    Milk

Dans ce monde capitaliste, la course est devenue
notre état d’être par défaut.

INTERVIEW DE L'AUTRICE PAR VICTOIRE TUAILLON

À qui s'adresse Faire de la place ?

À toutes celles et ceux qui se sentent débordé·es, saturé·es. À celles et ceux qui se disputent à la maison sur le rangement, qui testent des routines de productivité en espérant aller mieux, et qui pourtant continuent à se sentir à côté d’eux-mêmes. J’espère que ce livre pourra leur offrir une respiration, peut-être un début de clarté. Pas pour “être une meilleure version d'elles-mêmes" mais pour retrouver un rapport plus vivant à leur existence. 


Qu'est-ce que cet "encombrement" auquel vous vous attaquez ? 

C'est une sensation très partagée je crois ! Nos placards débordent, nos journées sont saturées, nos esprits ne désemplissent jamais. Dans les pays riches, c’est devenu une condition quasi normale. Mais on ne peut pas s'en libérer uniquement avec des méthodes de rangement ou de développement personnel. On croit souvent que nos problèmes domestiques sont isolés, individuels — mais en réalité, ils s’inscrivent dans des dynamiques sociales, économiques, politiques beaucoup plus larges. L'encombrement est aussi un symptôme politique.. J’ai voulu articuler ces deux dimensions, pratiques et structurelles, pour voir comment on peut regagner des espaces de liberté à l'intérieur de ce système. 

… mais vous ne dédaignez pas pour autant ces méthodes pratico-pratiques, comme celles de Marie Kondo "La magie du rangement", qui sont souvent tournées en dérision 

Oui, car le quotidien, la vie matérielle, c'est la matière dont sont faites nos vies. A un moment, il faut bien que ces choses soient faites… Savoir ranger, ce n’est pas inné — c’est une compétence, comme une autre. Attribuer une place à chaque chose, savoir comment trier, c’est quelque chose que j’ai moi-même dû apprendre. Je prends au sérieux ce besoin, et donc les méthodes qui y répondent, car elles peuvent être utiles. Ceci étant mais la plupart cherchent à nous adapter à un système qui, justement, produit cet encombrement. Ils nous poussent à être plus efficaces, plus performants, mieux adaptés à un système qui, justement, produit cet encombrement. 


Pourquoi cette question vous touche-t-elle personnellement ? 

Deux événements bouleversants ont nourri mon écriture : la naissance de mon premier enfant, qui a déclenché une réflexion sur la consommation, l’éducation, la transmission… Et puis le fait de devoir vider , après sa mort la maison d’une femme dont j'étais très proche. Ça m’a donné envie d’interroger ce que signifie habiter un espace, une vie. Parce qu'à force d'être encombré·es, de surnager dans les urgences et les contradictions, nous passons à côté de nos vies. Quand on surnage dans ses to-do lists et ses urgences, on ne peut plus penser, ni aimer, ni s’impliquer collectivement. 


En quoi cela est-il lié à cette lassitude collective, à ce manque de perspectives politiques enthousiasmantes que nous connaissons aujourd'hui ? 

L’encombrement crée un brouhaha mental qui nous coupe de nous-mêmes et des autres, parce qu’il nous empêche de penser au-delà de la survie. Quand on est pris dans un tunnel quotidien — boulot, enfants, courses, notifications — on ne peut pas se projeter, imaginer des futurs désirables, ni individuellement, ni collectivement. La clarté d’esprit et le lien aux autres et à nous-mêmes cela passe aussi par une réappropriation de nos espaces et de nos rythmes. 


Comment donc faire de la place ? 

Je propose plusieurs pistes de solutions dans le livre, dont le repos. Dans un système qui nous pousse à être performants, utiles, rentables à chaque instant, le repos devient presque une transgression. Et puis contre les "petits gestes", qui ne servent à rien, ni en écologie ni dans le rangement, il faut retravailler le rapport au geste. C'est à dire comment on incarne notre vie dans notre corps et dans notre quotidien, car c'est la seule chose qu'on ait : les gestes qu'on fait c'est la manière dont on vit… Si on fait nos gestes comme une série de tâches et de mouvements automatisés -- quand on cuisine, qu'on s'occupe de nos enfants, de nos jardins, qu'on se dépêche de les faire, de façon la plus efficace possible, la vie nous déserte. Alors contre les petits gestes, je propose dans Faire de la place une éthique pratique du geste ! 

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